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La saga de la forêt d'Anlier - épisode 2 - Les découvertes

17 octobre 2024 par
La saga de la forêt d'Anlier - épisode 2 - Les découvertes
Brigitte Guebels
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Dans le premier épisode, une photo ancienne nous emmène vers trois indices qui sont le lieu, une fourchette de temps et la branche généalogique maternelle. Nous allons voir progressivement comment d’une image festive nous sommes arrivés à la révélation d’un secret de famille.

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Melody, ma nièce poste donc cette photo du centenaire de Mellier dans un groupe Facebook Généalogie des Ardennes et dix jours après, elle a un nom ! En moins de dix jours, nous avions mis à jour près de deux cents personnages, liés au centenaire de Mellier.

Elle était euphorique, et n’a cessé de m’écrire et de m’envoyer les actes. Je les décryptais en diagonale. Vite, cibler les noms de famille. Mellier à chaque fois ! Un seul village ? Et sur les actes du village, les HURIAUX, MERGAUX, DULLIEU, GOFFINET et PONCIN, à se demander comment on avait pu passer à côté tout ce temps. De grosses familles dans les années 1700 et 1800. Ces découvertes ont été des clés incontestables de nos découvertes futures. Preuve qu’il ne faut négliger aucun acte approchant la famille, car ils peuvent vous emmener là où vous ne vous attendiez pas.

Le centenaire s’appelle Jean Robert DULLIEU

Voici un extrait du texte écrit à Jean Robert en avril 2014 :

« Nous avons eu des nouvelles de vos descendants, votre petite fille est encore en vie.. Vous vous êtes marié tard, vous aviez déjà 36 ans, cordonnier de profession. Aux archives d’Arlon. j’ai retrouvé votre acte de mariage du 11 avril 1866 à Mellier avec Apolline ROUBEAUX (Pauline ROUBAUX) née le 3 janvier 1836 à Lunéville (France). Je me demande si elle n’est pas la marraine de mon AAGM : Appolline NICOLAS, la mère d’Emile. Aujourd’hui en 2024 nous pourrions fêter vos 158 ans de mariage. »

Nous savons maintenant que ce centenaire s’appelle, Jean Robert DULLIEU d’après le groupe, la fête a eu lieu en février 1930, mais je n’ai aucune source. Il va falloir étayer ceci si possible. Et nous ne savons toujours pas quel est son rapport avec notre arbre. Nous devons nous mettre à la recherche de ses actes de naissances et de décès, en espérant qu’il soit né et décédé à Mellier.

Depuis 2018 en Belgique les actes de décès sont communicables après 50 ans, cependant la numérisation n’est pas encore effective, les actes proposés en ligne tournent autour de 1912. Aujourd’hui, en 2024, pour retrouver l’acte de décès, il faudrait écrire à la commune, mais comme nous ne savons pas si Jean Robert fait partie de notre arbre, il est possible que nous ayons un refus, la demande est payante.

Avant d’aller plus loin, je vous rappelle que depuis peu, un nouveau site a été créé pour les généalogistes et il s’appelle AGATHA, si vous avez des ancêtres en Belgique, je vous conseille de visionner la vidéo sur ma chaine. Ce site est très facile d’utilisation.

La naissance de Jean Robert DULLIEU

En 2014, nous avons commencé par chercher au hasard la naissance dans le registre d’état civil de Mellier de 1830. Les recherches ne sont pas si simples pourtant.

La première constatation est qu’il n’y a pas d’index, il faut donc éplucher les actes, car ils sont sans doute tous mélangés. Un des avantages de ces registres mélangés est que l’on y fait des découvertes et c’est là que notre recherche se pimente.

Nous découvrons l'acte de naissance en feuilletant le 3e registre, dont certains font 1010 pages! Actes mélangés Mellier (Léglise) (1801 - 1860) P 318/1010 acte n°4 Jean Robert DULLIEU le 7 février 1830.

La naissance de Jean Robert est validée et confirme cet indice. Nous avons donc Mellier, Duché du Luxembourg, 07.02.1830, reste à trouver le lien avec notre arbre.

Le mariage de Jean Robert DULLIEU

L’acte de mariage doit être plus parlant, mais en quelle année s’est-il marié et l’a-t-il fait ? Cette recherche va être plus longue puisque nous n’avons aucun indice. Avec un petit peu de chance, il y aura un index des mariages. Nous allons donc chercher dans les index ou les registres avec une fourchette de temps à partir de l’âge de 20 ans, soit 1850. C’est la consultation du troisième index qui montre qu’il s’est marié en 1866 avec ROUBAUD Pauline.

Nous trouvons quelques pour nous aider : Nous savons qui sont ses parents DULLIEU Jean Baptiste et MERGAUX Marie Françoise, mais pas de chance, il n’y a pas d’index et le registre est manquant. Les témoins sont ses frères Jean Baptiste et Nicolas DULLIEU, et un troisième témoin Henri Joseph DULIEU, probablement un cousin.

Le faire-part de décès de Jean Robert DULIEU

En 2014, je fais un voyage en Belgique et vais rendre visite à ma nièce, j’en profite pour photographier les documents qui sont dans la boite de ma mère et j’y découvre le faire part de décès de Jean Robert DULIEU époux.

Voici sa transcription :

« Jean-Robert DULIEU veuf de Madame ROUBEAUX
né à Mellier, le 7 février 1830
Ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants… »

Il nous confirme qu’il a eu une descendance, mais nous n'avons pas la date de décès. Ce qui ne nous avance pas, pour notre lien familial. A cette époque nous n’avions pas de DULIEU dans notre arbre. 

Il faut une bonne idée pour résoudre cette énigme.

La meilleure est celle de la reconstitution familiale de Jean Robert, grâce à l’acte de mariage, nous avons ses parents et deux frères. Une autre bonne idée serait d’éplucher les actes de naissance après 1866, pour connaître la descendance du couple s’il en a une.

Quand on dit recherche, il y a chercher et re…chercher. C’est là que l’affaire c’est corsé ! Combien de fois avons nous tourné en rond.

L’acte de mariage manque de précision. Ses parents sont indiqués sur l’acte de mariage :  DULIEU Jean Baptiste décédé le 18/07/1839 et MERGAUX Marie Françoise. Il nous manque la naissance du père et de la mère de Jean Robert.

Actuellement l’acte se retrouve en deux coups de cuillers à pot. Ce ne fût pas le cas, il y a même seulement 2 ans !

La recherche de l’acte de décès devrait nous fournir la date de naissance, hélas, il y a simplement la mention est décédé à l’âge de cinquante ans né et décédé à Mellier, cultivateur domicilié à Mellier. Il faut donc supposer qu’il soit né en 1789. Il nous servira tout de même de base pour établir la famille.

Il y a tellement de naissances de DULLIEU dans les registres que nous n'en sortons pas.

La bonne idée sera de relever les index sur Word

Au fil des pages nous voyons défiler les naissances et nous en prenons note au cas où, il y aurait des possibilités de remonter les familles. Observons que Jean Baptiste et Henry sont nés la même année à un mois d’intervalle, il ne peut donc pas s’agir de la même mère. Il en est de même pour les quatre filles nées en 1811, l’espacement des dates permet de comprendre que leurs père ou mère sont des DULIEU mais tous différents, c’est la même chose pour les deux premières naissances en 1812. La troisième est techniquement possible, avec 8 mois d’écart entre les deux dates.

J'ai relevé ainsi 43 individus dans les index, sans avoir les actes sous les yeux, en notant toutes les informations et difficultés de recherche. C'est le genre de document que je crée pour l'ajouter à mon journal de recherches généalogique dont vous pouvez télécharger un exemple gratuitement en premier page.

Lorsque je finis ce document, je réalise que cela sera ingérable sur Word, il faut donc une autre bonne idée.

Utiliser un tableur Excell !

Le cluster familial

Lorsque vous encodez vos données sur un logiciel de généalogie, vous avez une vision d’une famille mais vous n’avez pas une vue aérienne de ce que l’on appelle des clusters soit des groupes de familles, or nous avons ici plusieurs familles qui sont reliées entre elles pas un individu commun.

Il est plus simple de travailler avec un tableur Excell, en effet, nous n’allons pas pouvoir exploiter ces informations et ajouter des détails dans ce document Word. Nous allons créer un tableur avec les données relevées puis ensuite attribuer une couleur pour chaque famille et permettre ainsi de voir où se trouvent les liens et les générations.

La vidéo généalogie pas à pas n°30 Les 7 questions à vous poser pour vos recherches, vous aidera à créer ce tableur. 


Il n’y a plus qu’à retrouver les fratries et les actes à partir de Jean Robert. C’est un travail qui a pris plusieurs semaines, mais nous y sommes arrivés. Bien qu’agacée par la difficulté des homonymes et des mariages entre des frères DULLIEU et des sœurs HURIAUX entre autres, nous n’avons pas lâché l’affaire.

Finalement, nous avons trouvé où était le lien. Les parents de Jean Robert ont eux douze enfants dont Jean Robert en 11e position et Marie Joséphine en 3e position.

Marie Joséphine DULLIEU a épousé en seconde noce Jean NICOLAS * d’Arlon, Lux en 1850 et elle est donc mon arrière-arrière-arrière-grand-mère !

Ce qui revient à dire que Jean Robert est mon arrière-arrière-grand-oncle ! 
Son père Jean-Baptiste et les ascendants retrouvés dans les actes de mariage des enfants sont mes SOSAS. Si l'on part de DULIEU Henri (ca 1680-), DULLIEU Henri Joseph (ca 1710 - 1787), DULLIEU Henry Joseph (ca 1760-1826), DULLIEU Jean Baptiste (1788-1839), nous arrivons ensuite à la génération de Jean Robert et de Marie Joséphine. 
DULIEU Henri est notre ascendant commun et pour moi, il s'agit de la dixième génération et donc la onzième pour ma nièce. 


Grâce à cette recherche compliquée nous nous sommes aperçus que la fille de Marie Joséphine et de Jean NICOLAS, portant le prénom de Catherine Appoline avait donné son nom à son petit-fils Émile. Cet événement à été caché par la famille, parce que « honteux » et dans une famille très religieuse, on n’en parlait pas.   

C’est une sensation bizarre et même un choc de découvrir que Catherine Appoline, mon arrière-arrière-grand-mère avait mis au monde en enfant dans le giron familial. C'est la seule "fille-mère" que j'ai trouvé dans ma généalogie.

Lucie (grand-mère), Émile NICOLAS (arrière-grand-père), Catherine Appoline NICOLAS (arrière-arrière-grand-mère), Jean NICOLAS. J’avais toujours pensé qu’il était logique qu’Émile s’appelle NICOLAS et j’ignorais que Catherine Appoline avait « fauté » et que donc l’enfant portait le matronyme.

En posant la question à ma marraine sur le fait que Catherine était jeune ayant 18 ans à la naissance d’Émile et qu’elle avait pu se marier plus tard. La réponse fut, oui elle s’est mariée, elle a eu deux garçons, ils sont tous partis à Metz et sont tous les quatre morts de la grippe.

Cette réponse surprenante, m’a laissé dans mes réflexions, il me fallait étayer ceci avec de nouvelles preuves. J’ai découvert la vie de Catherine qui n’a certainement pas eu une vie simple fin des années 1800, début 1900 et n’a jamais vécu à Metz. Je vous en parlerai lors de l’épisode 3: Le secret de famille.

Merci de m’avoir suivie jusqu’ici. A la semaine prochaine.

in ADN
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