1353-1795
Duché de Luxembourg
du Saint Empire romain germanique - Herzogtum Lëtzebuerg
1722
Réaumur publie :
L'Art de convertir le fer forgé en acier.
1795 -1830
Occupation française
de 1795 à 1814
Période Hollandaise
de 1814 à 1830
Période de révolution industrielle,
les usines s'installent de 1500 à 1850
Les maîtres de forges du 16 au 17e siècle ont installés leurs usines.
Entre 1500 et 1549, Jehan MALAISE et son fils Petit JEHAN créent un nouveau courant. Il installe les forges à demeure, assemble ainsi le fourneau, le marteau, le soufflet, la force hydraulique et l’affinerie et donne naissance aux usines de forges. Il a compris l’importance des bois utiles et s’associe à des gros cultivateurs et fermiers propriétaires des bois et forêts. Voir les forges modestes du 16e siècle dans l’article c comme creuset.
source : Tableau à l’huile de Jan BRUEGHEL le vieux dit Breughel de velours, Fourneau Wallon 1602, dépôt inconnu.
Dès la fin du 16ème siècle, un changement de
paradigme voit naître une autre manière de penser l’avenir des usines à forges.
Les maîtres de forges se veulent puissants et fortunés, ils ne gèrent dès lors
plus des petites forges isolées, mais achètent tout ce qu’ils peuvent pour
assurer leur prospérité. Ils tentent de maîtriser les coûts de revient et de
production en achetant les bois ou les hommes qui les gèrent. Ils se
construisent des réseaux sociaux dans le monde aristocratique pour assurer une
politique de maintien de leurs droits. A cette fin, ils utilisent leur famille,
collatéraux, descendants et alliés et arrivent à leur fin en entrant au Conseil
de Luxembourg ou à Bruxelles. Pour ne citer que la famille LA CLAIREAU, MERJAY,
RYAVILLE, de MOUSTIER et sa veuve Jeanne PETIT, POSCHET et autres, dont les
parcours sont racontés dans D comme Dix-septième siècle
Les forges du Pont-d’Oye - source industrie.lu
Pont d’Oye – vue aérienne carte postale ancienne IRIS
Le 18e siècle est l’époque où l’évolution industrielle est telle
qu’elle va faire naître les immenses forges de la coulée continue que les lorrains connaissent encore par les derniers mouvements sociaux chez Arcelor-Mittal.
Que ce soit en France, en Allemagne ou au Luxembourg, les maîtres de forges forment une caste à part et ne se mélangent pas avec les gens de fer et encore moins les gens de bois. Leur ambition est de rejoindre les catégories aristocratiques et surtout les postes à pouvoir du Conseil du Luxembourg.
C’est au tour des MARCHANT à fonder des dynasties de maîtres de forges, qui parfois entrent en conflits juridiques durant des années. Ils sont à La Trapperie, Dommeldange, Biourge, Asembourg.
HENRIQUEZ est à Villers-sur-Semois, son parcours étonnant est raconté dans H comme HENRIQUEZ. Les comtes d’HUNOLSTEIN de Lorraine, ne lâchent pas Öttange,
le baron Jean Louis François de GOER, amodiateur devient propriétaire de Prelle-sur-Ourthe, Sainte-Ode et Montauban-Buzenol,
Charles de WENDEL associé à la manufacture d’armes de Charleville entre en Gaume et la famille s’installe à Berchiwé, Lacuisine, Pierrard, pour un temps avant de partir plus vers le Sud Lorraine prometteur.
Louis Gérard Comte de Briey est propriétaire de Lackman, La Claireau, La Neuveforge, Rutelle.
Les frères CHAPEL, les comtes de LOOZ-CORSWAREM au Pont d’Oye et autres encore s’installent dans ces entreprises florissantes, à la fin du 18ème et l’annexion à la France, ils avaient établi un territoire d’exploitation du fer bien plus large que précédemment.
L’obtention d’outils novateurs leur permettent bien sûr de gérer cette production plus importante. Ils ont bien compris qu’obtenir des fonctions dans les administrations, c’est aussi avoir en main les lieux où le bois, les terres, les taxes et les biens sont gérés. Ils placent donc leurs bénéfices dans des achats de postes auprès des souverains des trois pays, s’il le faut. La démarche est essentielle à leur survie, car face à eux, la concurrence tente toujours de les faire basculer.
Ils se mettent alors à fréquenter des cercles de relations en dehors de leur lieux de travail, deviennent amis avec les uns et les autres et surtout réalisent qu’épouser une dame de ces milieux, leur permettra des alliances pour ouvrir les portes au niveau qu’ils convoitent. La plupart furent anoblis par lettres patentes royales et assigneront les charges qui leur incombaient à l’aristocratie du pays les rendant ainsi populaires.
Les dames de ces milieux, sauf exception n’ont pas vraiment envie de se retrouver dans ces lieux de forges et préfèrent fréquenter, les salons de Luxembourg, Metz ou Bruxelles, les maris finissent par délaisser leur forges et les mettent dans les mains d’amodiateurs ou de facteurs (régisseurs). Une place de choix pour celui qui est ambitieux car elle lui permet de prendre l’ascenseur social et d’avoir des entrées dans un autre monde.
Le château d’Ansembourg, esquisse d’ensemble Service des sites et monuments nationaux Grand duché de Luxembourg
A partir de 1800, la direction des usines de forges change donc de mains peu à peu, certains propriétaires n’y connaissant rien, d’autres voulant créer un empire, les temps ont changés et certaines forges déclines complètement pour finalement être vendue pour pas grand-chose.
Le métal a créé des ambitions, celle du fer pour l’usage et celle de la monnaie pour le plaisir.
“Souvent les héritiers qui ont grandi dans la richesse ne savent forger leur volonté.”