Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ! Alphonse de LAMARTINE 1790-1869
L’église enfin rénovée, les célébrations vont pouvoir reprendre
Le curé Allard s’est battu longtemps pour obtenir la réfection du chœur et du clocher. En ces jours d’avril 1736, l’église de Robelmont est enfin prête à recevoir les fidèles de la paroisse Saint Martin (voir R comme religion), les cloches sonnent à la volée pour annoncer la noce.
Robelmont église Saint Martin – crédit photo Étienne DEGREZ
Les unions sont essentielles dans la vie de nos ancêtres, qu’elles soient arrangées ou pas, le mariage a une influence sur la vie future et la descendance probable.
Le curé Henry ALLARD officia pour seulement 2 mariages cette année là
Robelmont, intérieur de l’église – carte postale ancienne, collection personnelle
Le premier mariage a lieu :
Le 10 may 1736, ont épousés Jean SINTIN veuf et Marie WERION, fille de cette paroisse, Il signe mais pas Marie qui ne sait écrire, Jean était maître d’école et aussi échevin de la justice comme l’atteste son acte de décès écrit en 1756.
Registre BMS de Robelmont SINTIN Jean Vf x WERION Marie 1!x 1736.05.10 Robelmont - Archives de l’État à Arlon
Le second mariage a lieu :
Le 6 octobre 1736, ont épousés Jean PIGNOLET (~1716-) jeune garçon de Fontenoille, paroisse de Ste Cécile et Nicole GRAVET de Harpigny, jeune fille de cette paroisse (~1716-). Jean savait signer, mais pas Nicolle.
Registre BMS de Robelmont acte 38, PIGNOLET Jean x GRAVET Nicolle 1!x 1736.10.06 Robelmont - Archives de l’État à Arlon
On se marie dans son milieu social.
Les unions se font à l’intérieur même des catégories sociales des personnages de cette commune. Elles sont peu nombreuses au début du registre et augmentent avec le nombre d’habitants dont nous pouvons voir l’augmentation à l’article N comme Nouveaux venus.
Les maîtres de forges s’unissaient entre gens du même milieu ou de leur pays d'origine. Ces unions créaient des alliances qui leur permettaient d'entrer dans les principales familles du pays.
Les gens de fer et les gens des bois se lient entre eux c’est ainsi qu’à Robelmont, comme dans d’autres communes luxembourgeoise un grand nombre de dispenses de consanguinité sont signées par l’évêque de Trèves.
A s’unir dans le même milieu, on joue vite à cousin-cousine, quelques en soient les raisons, amoureuses, obligation de « réparer » financières ou patrimoniales, et à ce jeu l’église exige des preuves que l’union soit possible, si le cousinage est trop proche, il faut demander une dispense de consanguinité accordée par l’évêché de Trèves.
Les dispenses de consanguinité indispensables à l’église
Voici 3 couples
Jacque OTHELET * et Anne HABRANT, unis le 28 mars 1740 sont cousins au 3e degré de consanguinité maternelle. Je n’ai pas plus d’informations sur le filiation de Jacque et de la manière dont ils sont cousins, elle est fille de Jacques HABRAN* forgeron affineur dit le vieux, petite-fille de Thomas 1*.
OTHELET Jacque* x HABRANT Anne Marie* 1!x 1740.03 Robelmont
Et même si le curé, ne semblait pas d’accord, ils n’étaient pas mariés lorsqu’ils ont eu leur premier enfant Catherine, née le 12 novembre 1739 et qui fût légitimée, lors de l’accord de dispense de consanguinité 4 mois plus tard.
Transcription : “dispense obtenue le 20 du courant (mars) 1740 avec légitimation d’un enfant fille procréé de leur oeuvres presens, qu’ils ont reconnu et déclaré être de leurs oeuvres…” Registre BMS de Robelmont acte 47 archiv de l’État à Arlon.
Le deuxième couple :
Après leur fille Catherine, ils eurent un garçon, prénommé comme son père et surtout son parrain Jacques HABRAN sont grand-père.
Jacques OTHELET* qui s’unit à Anne Marie HENRION * le 31/08/1766, avec une dispense au 3e degré, il était bourgeois, forgeron, affineur et savait écrire.
Le troisième couple :
Louis HABRAN * et Anne Marie HABRAN *, unis le 12/10/1773 sont cousins au 3e degré. Il était forgeron, maître marteleur. Fils de Thomas HABRAN et Elisabeth ALLARD et elle, fille de Jacques HABRAN et Elisabeth GRAVET. Il se sont mariés en la chapelle Notre Dame du Bonlieu avec permission du curé de Rouvroy, dont elle est dépendante.
Registre BMS de Robelmont, acte 118 HABRAN Louis et HABRAN Anne Marie 1!x 1773.10.12
Louis et Anne Marie se sont mariés à cet endroit pour une raison que je ne connais pas, sinon la volonté de la protection mariale.
Chapelle Notre-Dame de Bonlieu – crédit photo clochers de Wallonie
A leur époque, la chapelle n’avait qu’une seule nef, elle fut démolie en 1796 par le Directoire. Une nouvelle chapelle a 3 nefs a été construite en 1943.
La chapelle est réputée dans les environs de Virton, c’est un lieu de pèlerinage marial le lundi de Pâques et le 2 juillet. Elle est un peu perdue dans les bois, mais facilement accessible. Elle servi à plusieurs reprises de lieu de refuge pour les fuyards des exactions militaires. La légende dit que vers 1050, le comte de Chiny Louis II fut victime d’un accident de chasse puis soigné et guéri au presbytère de Rouvroy. Le comte et son épouse firent édifier la chapelle en remerciement.
Et donc ils firent beaucoup d’implexes.
Les astérisques à côté des noms rappellent qu’il s’agit de mes Sosa. Comme vous pouvez le constater, ces trois couples sont mes sosas. A jouer au jeu de cousin-cousine, ils ont donc créé des implexes, soit des ancêtres apparaissant à plusieurs endroits dans l’arbre. Cette branche en particulier fourmille d’implexes. J’ajouterais simplement ceci :
Thomas 1 HABRAN est donc mon ancêtre porte 4 numéros Sosa sur mon arbre, les n° 1.684, 1.744, 1.752 à la génération 11 et 3.520 à la génération 12, grâce à ses descendants HABRAN, AUTHELET, OTHELET, LALLOUETTE, WILLIÈRE. Il s’agit du plus gros implexe trouvé dans ma généalogie.
Un jour, je ferais un article à ce sujet, il est trop complexe pour être décrit ici.