La transmission patrilinéaire contrariée par une femme aux forges.
Le chromosome Y transmit uniquement du père à son fils, permet de suivre une lignée patrilinéaire, la veuve de MOUSTIER vient montrer qu’une femme aux forges peut aussi avoir une poigne de fer.
Né à la fin du 15ème siècle, Pierre du MOUSTIER (-1642) arrivé de Chimay (Comté du Hainaut) établi un petit empire dès son arrivée dans le Duché de Luxembourg. Figure de proue, il règne sur une cinquantaine d’industries et dispose d’une importante clientèle.
Il est locataire de Villers devant Orval en 1610, reprend à bail entre 1610 et 1620, les usines de Bande et Herbeumont mais les maintien inactives de manière à éviter la concurrence. Grâce à un octroi, il est autorisé à créer l’usine des Épioux en 1612, de Chamleux en 1619, fait l’acquisition de Mellier-Bas en 1628.
Il traverse la crise de la peste noire en 1636 et crée les forges du Pont d’Oye et du Prince en 1637 et du fourneau Chapiron à Habay la Neuve en 1640.
Il épouse Jeanne PETIT et meurt assez jeune.
Une histoire de femmes
Sa veuve décide de devenir maîtresse de forges, elle continue la gestion des usines précédentes d’une main de fer et fait l’acquisition de l’usine de Bonnert en 1643, du fourneau David à Châtillon en 1651, de celui de Luxeroth sur l’Attert en 1656.
La seigneurie
Jeanne PETIT est ambitieuse, elle veut un beau mariage pour sa fille. Il se fait que dans son entourage elle connaît le gouverneur d’Armentières, le Comte André de MONTECUCCULLI, l’union se prépare et le mariage se fait entre lui et Ursule Jeanne du MOUSTIER. Ils reprennent le domaine familial et le transmettent à leur fille Jeanne Ersille comtesse de MONTECUCCULI.
Jeanne Ersille devient une jeune fille et il lui est présenté Giacomo de RAGGY, il est militaire, mestre de camp de cavalerie, capitaine des gardes du lieutenant-gouverneur, capitaine-général des Pays-Bas. Il est d’une bonne famille de Gênes, son oncle Ottaviano (1592-1643) est le cardinal-prêtre de San Agostino et son frère Lorenzo de RAGGY (1615-1687) a choisi l’ordre lui aussi, il est cardinal-diacre. Ces titres devaient beaucoup plaire à Jeanne PETIT.
Elle souhaite recevoir dans un domaine digne de ce nom et tient à transformer le domaine en seigneurie du Pont d’Oye en 1644, elle fait bâtir le premier château et ses dépendances, ainsi qu’une chapelle et un moulin.
Château du Pont d’Oye – carte postale ancienne
Le marquisat du Pont d’Oye
La comtesse Jeanne-Ersille de MONTECUCULLI épouse Giacomo de RAGGY, ils auront un fils et transforme la seigneurie en Marquisat du Pont d’Oye. Par lettres patentes de Charles II d’Espagne, elle obtient l’affranchissement de toutes les charges ordinaires et extraordinaires (lettres patentes du 18 avril 1668) et (lettres patentes du 9 février 1669), devenant ainsi la première marquise du Pont-d’Oye. L’héritier de cette fortune, François-Laurent de RAGGY, se désintéresse de la gestion du marquisat et n’a pas de descendance.
Le marquisat passera dans d’autres mains.
Le château du Pont d’Oye – carte postale IRIS vue
aérienne
Généalogie : du MOUSTIER, de RAGGY, MONTECUCCULI