Voilà un commentaire qui m’a été fait lors d’une conversation entre généalogistes. J’ai réagi avec surprise car ce commentaire fait par un généalogiste est assez hors sujet !
Bonjour à tous, je m’appelle Brigitte GUEBELS, j’ai commencé à poser des questions à la famille toute petite, la généalogie m’a piquée alors que j’avais 20 ans et est restée une passion. Je vais vous dire aujourd’hui pourquoi cette phrase est erronée.
Ils n’ont qu’à interroger les parents et les grands-parents ! Ce fut la suite de cette conversation épique.
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Pourquoi et comment est-ce erroné ?
Sont-il vivants ou morts les parents et grands-parents ?
Je ne sais pas pour vous, mais tous les miens sont au cimetière. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir ses parents ou grands-parents en vie. Le deuil frappe certaines familles à un jeune âge et avoir des souvenirs oraux est difficile voir quasi inexistant pour eux. Car oui, bien sûr il faut interroger les vivants avant qu’ils ne partent, mais peut-on questionner les morts hormis dans les archives et encore les réponses sont très incomplètes.
J’aimerais citer cette phrase de Aharon Appelfeld, écrivain, vicitime des déportations de 39-45.
« La vie est courte, certes, mais remplie de prodiges. Contemple-les.
Ne manque jamais un lever de soleil. »
Ces levers de soleil sont pour nous : les vivants, les autres nous ne pourrons pas les interroger, il est trop tard.
Tout est une question de perspective et de remise en question
Combien de générations se sont écoulées depuis les années 1950 ?
Peut-être n’y avez-vous jamais songé avant que je pose la question ? Nous sommes en 2024 et une personne née dans les années ’50 est largement susceptible d’être grand-parent ou même arrière grand parents…
C’est en utilisant le personnage racine que l’on se remet en question. Qui est-il ?
Prenons comme exemple le carnet rose, il nous annonce :
« La famille fictive BIENVENUE vient d’accueillir une petite Rose, le 24 juin 2024, à Trépail, Marne, F »; Elle a 8 jours à l’heure où je vous écris.
En plaçant Rose VILLIERS comme personnage racine, fille de Mylène LECLERC, petite-fille de Juliette BIENVENUE (sœur de Julien.) elle se retrouve à la base de 6 générations ! Bernard qui est le père de Juliette est donc devenu arrière-grand-père !
C’est assez difficile à suivre sans le tableau de la famille BIENVENUE, qui se complète peu à peu. Voici un premier tableau d’ensemble, les carrés rouge sont les sosas. Julien BIENVENUE qui était personnage racine jusqu’à présent est remplacé par la petite ROSE.
Famille Bienvenue avec changement de personnage racine (source Brigitte Guebels)
Rose sur la première ligne en bas est le personnage racine, Julien, frère de Juliette devient grand-oncle, et Juliette grand-mère ! (génération 3 pour Rose)
Bernard leur père, et ses frères et soeurs nés dans les années 50 et 60 devient Arrière-grand-parents…Ils sont représentés entre les deux lignes bleues. (génération 4 pour Rose)
Aimée DULAC toujours en vie à 99 ans, devient l’arrière-arrière-grand-mère, nous avons donc 5 générations en vie à partir de Rose !
Cette image représente les Sosas de Rose VILLIERS - source GRAMPS
Une autre vue graphique des Sosas de Rose – source GRAMPS
Le temps passe vite et lentement, le temps est élastique !
La petite Rose, n’a aucune idée de ce qu’était le monde de ses arrière-grands-parents. Les mobylette, les mini-jupes, les groupes yéyé, elle va probablement penser à eux comme à des vieux en habits noirs. Quatre générations les séparent, le monde est en perpétuel changement et nous même avons du mal à nous représenter la vie en 1900.
Le constat à faire ici, c’est que non, on ne s’en fout pas des années ’50, elles sont le monde de l’arbre généalogique de Rose. Avec les moyens et la conscience des changements majeurs dans les vies, que nous avons actuellement, il est temps d’en préserver les images, se serait trop idiot de passer à côté.
Et dans les archives alors ?
Cette question aborde les délais de communicabilité des archives, voici un petit rappel.
Elles sont différentes selon les pays.
En France :
les registres de naissances et de mariages sont communicables au terme d’un délai de 75 ans. Par exemple : en 2023, seuls les registres antérieurs à 1948 sont communicables, à condition qu’ils soient déjà en ligne.
les registre de décès et les tables décennales sont communicables immédiatement.
En Belgique :
les actes de décès, les délais sont de à 50 ans après ceux-ci.
pour les actes de mariage ils sont de 75 ans
pour les naissances ils sont de 100 ans. Par exemple en 2023, nous devrions pouvoir trouver les actes de 1923, ce n’est pas encore le cas, les registres ne sont pas toujours présentés au public.
Ce qui dans l’ensemble veut dire que vous ne trouverez rien aux archives à moins que vous ne soyez la famille proche et que vous justifiez de votre identité.
Quelle solution pour découvrir les documents témoins du passé des anciens ?
Demandez les photos, images, films, vidéo VHS, tout ce que vous pouvez trouver. Allez visiter les sites audiovisuels en ligne. Utilisez les réseaux sociaux pour poser des questions. Certains sont mordus des années 50, 60 et 70 et s’habillent dans le style de ces années. D’autres vivent dans des intérieurs à la déco de cuisine en formica très typique des années 50 et 60.
Fouiller, chercher autour de vous, vous allez faire de belles récoltes pour alimenter les récits de votre généalogie et celle de la petite Rose.
Vous aurez de belles histoires à raconter.
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Bonnes recherches.